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Mes trip(pe)s à vélo

19 août 2008

Post canalum animal triste

J’ai fait le canal. Je crois que je n’avais pas du tout réalisé ce que je m’apprétais à faire avant de partir … et tant mieux.

J’ai vécu ce voyage à 100%, dans l’effort et dans la joie. J’ai apprécié chaque minutes, chaque paysage et chaque muscle  :)

Je n’ai pas traversé les océans et ne me suis confronté à aucune culture diamétralement opposée de la mienne, mais j’ai traversé cette Bretagne si chere à mes yeux et je me suis confronté à moi-même à chaque instant.

Je me suis sentie vivante.

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19 août 2008

Jeudi 07/08/08 : Chateauneuf le Faou - Chateaulin (42 km)

La copine de Véloman nous a donné les horaires des trains. Il y en a un à 12h50 et sinon c’est vélo jsuq’à quimper ou brest ou bien attendre le lendemain. Il va falloir speeder. C’est moi qui réveille Jo ce matin. Véloman dort encore, il n’est pas du matin.

J’avale les km et à 9h65 j’ai déjà fait 20 km (coffee point). Je commence à avoir le cafard. Les km qui ne défilaient pas assez vite au début, s’enchaînent maintenant à grande vitesse me rapprochant inexorablement de la civilisation.

11h30, le canal s’achève à Chateaulin sur la route comme ça, sans cérémonie. La borne des 360 km est posée sur le trottoir au pied des maisons, elle est illisible.

P1040630

Ultime effort pour atteindre la gare qui se trouve dans les hauteurs de Chateaulin.
J’attend plus d’une heure dans une gare déserte qui renforce ma mélancolie. Une douce mélancolie. La certitude que je longerai bientôt un nouveau canal grandi en moi. Oui ça va être difficile de ne pas recommencer, je crois que je suis piquée !

19 août 2008

Mercredi 06/08/08 : Guerlédan - Chateauneuf le Faou (92 km)

Ma plus grande performance :

90 km

dans la journée. Partie tôt je commence par la voie verte qui permet de contourner le lac de Guerlédan. Une grande descente puis

5 km

de cote assez douce, puis une nouvelle grande descente et je retrouve le canal. C’est fou ce qu’on ressent l’amputation qu’a créer le lac. Pendant ma première heure de vélo pas un centilitre d’eau autour de moi. Je retrouve le canal comme un vieux pote qu’on pensait ne plus revoir et dont l’absence commence à peser.

P1040443Petite pause café à l’abbaye de Bon Repos et c’est parti pour une petite échelle d’écluses. En haut je me trouve au point culminant du canal (le bief de Glomel) 184m ! En sortant de Glomel je vois un véloman (cariole orange, casaque rouge) devant moi, qui va à la même vitesse que moi. Il ne va pas me pourrir le paysage toute la journée lui ! Je le laisse prendre de l’avance… 

J’arrive à mon pic nic point avec 1 h d’avance (sans doute parce que maintenant je prend les écluses en photo sans m’arrêter). Je décide donc de pousser jusqu’après la première échelle d’écluses qui descend vers l’Aulne.

Petite découverte en rangeant mes couverts : mon oreiller gonflable tombe de mon sac. Je le regarde, l’examine et découvre en lui LA SOLUTION à mes problèmes de fesses. Hop je repars flottant sur mon petit nuage d’air !!!

Je croise un couple en tandem, un tandem assez marrant puisque la 2ème personne n’est pas derrière la scelle normale mais devant le guidon en position assise. Ce couple revient d’un tour du monde à vélo et ils « finissent » par le canal. Pour le coup je me sens un peu ridicule avec mon canal tout seul J.

Le couple passe devant moi, bientôt rejoins par Véloman. Alors la non seulement il vont à la même vitesse que moi mais Véloman qui leur tape la discut' m’empêche de doubler. Je le retient celui là !

A 15h35, j’arrive ce que j’avais décidé être mon campement : un coin tout pas beau. Je décide donc de pousser jusqu’à Chateauneuf le Faou, 20 km plus loin.

Au camping, quelle n’est pas ma surprise de découvrir que mon voisin du dessous (le camping est à flan de colline en terrassement) n’est autre que Véloman, décidément !

Il faudra que je lui demande s’il a de la graisse pour mon vélo car je fais un bruit de crécelle. Mais bon il n’est plus la, il a du partir manger, je vais faire de même.

J’ai un peu le cafard, demain c’est le dernier jour et comme j’ai rattrapé mon retard, je n’ai plus « que » 45 km avant d’arriver à Chateaulin pour déjeuner. Je vais essayer de trouver un train pour rentrer dans la foulée à Nantes.

Face au canal je me sens apaisée, je vis l’instant présent et ce depuis que je suis partie. J’appréhende le retour à la ville.

Je rentre au camping. Véloman est rentré aussi. Il n’a pas de graisse à vélo mais dispose d’un fond de pastis que nous partageons en parlant du canal jusqu’à ce que la nuit arrive.

C’est agréable de parler avec quelqu’un qui est en train de faire le canal, seul, et qui en est à la même étape : la dernière.

19 août 2008

Mardi 05/08/08 : Josselin - Guerlédan (69 km)

Réveillée tôt par Jo à qui j’ai demandé de me passer un petit coup de fil quand elle se lève (7h) histoire de pouvoir faire un max de kilomètres le matin.

Je pars à 8h15 motivée pour

40 km

et une première échelle d’écluses avant le déjeuner. Je m’enfile pas moins de 24 écluses ! Heureusement, c’est par palliers et la montée se fait relativement bien. Mauvaises surprise en arrivant en haut, le restaurant dans lequel j’avais prévu de déjeuner est fermé. Seule solution : descendre les 29 écluses et les

10 km

qui me séparent de Pontivy. J’y arrive à 14h, je meure de faim et me rue dans une crêperie. Comme c’est bon le cœur de

la Bretagne

!!!

L’après midi passe assez vite, « seulement 20 km ». Le chemin est désastreux et mes fesses prennent cher. Il va me falloir un coussin post-op hémorroïde pour m’asseoir J. 

P1040428Arrivée à l’écluse de Guerlédan (la dernière de la journée), je pousse jusqu’au barrage. Il n’est plus aussi majestueux que dans mon souvenir mais bon c’était il y a 15 ans… 

Je me dirige vers le camping dit « du Point de Vue ». Le panoramique est effectivement sympa, ce qui l’est moins c’est la cote d’1 km dont un long passage à 7% qui y mène !

J’arrive lessivée dans une ambiance « Camping made in Dubosc », tutoiement de rigueur et organisation du concours de palets au cœur de toutes les discussion !

Je me pose à la terrasse du bar et bois une bonne bière bien fraîche en me délectant du paysage. Je suis à

225 km

de chez moi dont 205 parcourus à vélo, je suis passée par 4 départements : 44, 35, 56 et maintenant le 22 (mon mien). Ne me reste plus que le 29, celui de l’arrivée. 

Je cherche un endroit sympa pour me poser et manger. Je descend jusqu’à la plage et avise un ponton. Je me poste au bout, le lac m’entoure, le soleil se couche droit devant moi. J’enlève mes chaussures et trempe mes pieds dans l’eau : UN PUR BONHEUR.

19 août 2008

Lundi 04/08/08 : Fégréac - Josselin (68 km)

9h et des brouettes : après avoir attendu plus d'1/2 heure pour payer mon camping, me voilà en route.
Les muscles sont moins douloureux mais un arrêt pharmacie/café à Redon s'impose. Je n'ai dans le ventre qu'une saladière de thon (ce qui sera mon ptit dej pendant tout le canal) et la caféine fait défaut.

C'est jour de marché à Redon, très sympa. Le pharmacien me dégote une super crème pour muscles et articulations.
En prenant mon café, je m'aperçoit avec effroi qu'il est 10h55 et je n'ai fait que 6km (j'ai un peu tourné dans Redon et pris mon temps). Il va falloir que je revoie mon mode de réveil. Je n'ai pas de montre avec moi et mon portable (qui ne fait pas réveil, il fait tout sauf ça) est éteint pour garder de la batterie au cas ou...

Je reprend la route plus sereine que la veille, sans doute parce qu'il fait beau et que j'ai réduit mes ambitions kilométriques. Daniel Meurois Givaudan accompagne mon voyage via mon Ipod (j'ai l'impression qu'il est assis sur mon porte bagage et qu'il me parle).
Petit arrêt repas au Guélin, un repas qui sent bon la table du Dimanche chez mémé, un vrai régal ! Je rencontre un randonneur qui lui aussi remonte le canal mais à pied. Il me raconte l'histoire du vieil homme et son âne (que j'ai croisé plus tôt) qui descendent le canal pour préparer Compostelle.

La crème miracle de mon apothicaire redonnais me permet d'attaquer l'après midi avec plus de facilité.
Premier incident mécanique (et finalement le seul :) je déraille à Malestroit (ville superbe). Comme c'est rempli de touristes et que je fais bien pitié à enlever tous mes sacs pour pouvoir bricoler mon vélo, un galant homme se porte à mon secours et m'aide à remettre ma chaine (sacrément coincée j'avais jamais vu ça !).
Après de nombreux et changeant paysages, j'arrive à l'écluse Saint Jouan synonymes de fin d'étapes. Un panneau indique que le camping est 800 m du canal... mais il s'agit de 800 m de côte ! Je mets pieds à terre.

Le camping est rempli d'anglais et pour cause, il est tenu par des anglais. Sans doute des descendants de déserteurs du combat des 30 (qui eu lieu non loin - guerre de 100 ans)  qui n'ont jamais osé retraverser la manche.
Au milieu des mobile homes remplis d'anglais, nous sommes 3 campements à vélo : un couple et un groupe de copine qui font très "Sex & the canal".

Je décide d'aller manger à Josselin (à 2km), les salades de thon commencent à me gaver un peu. Très belle ville médiévale avec son château à flan de colline qui surplombe l'écluse.

P1040291Quoi de plus jubilatoire pour mes muscles que d'arpenter les rues sinueuses de cette ville en hauteur :).

Je m'installe sur une petite place typique des anciennes villes médiévales, un groupe de musique est en train de s'installer, 3 guitares et une contrebasse, ça s'annonce bien !!!

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19 août 2008

Dimanche 03/08/08 : Nort sur Erdre - Fégréac (67 km)

Journée très dure.

En fait quand le vélo est chargé comme un âne on fait pas du 15km/h mais du 10km/h !
En gros j'ai pédalé de 11h30 à 20h30 avec 2 fois une pause d'1/4 d'heure / 1/2 heure (au passage merci à Joy pour son poil dans mon sandwich, c'est beau l'amour félin :).

Bref un petit gout d'enfer pour cette première journée. Après les premiers kilomètres qui ne défilent pas assez vite ce sont la pluie et le vent qui viennent donner un coup au moral !
Un groupe de 5 personnes avec qui je joue à "tu me double, je te double " depuis 2h (un jeu très chiant car on est jamais vraiment tout seul sur le canal du coup) fini par déclarer forfait pour atteindre le camping des Bellions ou je dois également me rendre.

A 15h30 je suis à Blain, je n'ai pas encore fait la moitié de la distance prévue.

P1040238

                       

Putain de borne 55 (synonyme de mi-parcours) !Je l'atteint enfin à 17h20 ! Très dur de se dire à cette heure là après 8h de vélo que je n'ai fait que la moitié.

Je me rassure en me disant que j'ai perdu une 1/2 heure à remonter jusqu'à la première écluses et que mes 2 pauses m'ont bien pris 1h. Mais quand même ça fait 6h30 pour 35 bornes c'est pas possible. Il m'en faudra 5 pour parcourir les autres 35 km. Le premier jour il faut se mettre en jambe et puis le vélo semble peser une tonne !

La deuxième partie de ce premier trajet est d'un grande intensité niveau volonté... très enrichissant !

20h30, j'arrive au camping des Bellions. C'est un tout petit camping, grand comme un jardin avec un bloque sanitaire et de quoi poser une dizaines de campement. La moité des campeurs sont à vélo, essayant tant bien que mal de trouver un endroit sous les arbres pour faire sécher leurs affaires.
Je m'installe à coté d'Anglais qui sont posés comme des princes (une grande tente et une espèce de Pergola en moustiquaire sous laquelle ils ont monté leur cuisine). Ils dénotent beaucoup dans cet endroit qui ressemble plus à une halte qu'à un vrai camping.

Après de nombreux étirements qui n'enlèvent pas la douleur vive de mes muscles, je me dirige vers les douches... il faut des jetons et la responsable du camping ne passe que 2 fois par jour à 9h et 19h.
Lessivée, je vais à ma tente manger une saladière de thon en boite.
Un des anglais vient me voir et m'offre un kir (je dois vraiment faire pitié). Je refuse poliment lui disant que je suis trop fatiguée et il me dit que ça m'aidera à dormir. Il n'a pas tort, j'accepte donc.

21h30, je me couche en me disant... e fait je me couche sans penser à rien. Je me laisse couler dans ce sommeil si rare qu'est celui de la fatigue, la vraie, celle du corps.
Je ne pense ni à la journée qui vient de passer ni à celle qui vient, je ferme juste les yeux.

19 août 2008

Pourquoi ?

L’année dernière, quand j’ai commencé à faire du vélo tous les jours pour aller au travail, l’idée de faire le canal de Nantes à Brest m’est venue. Mais je n’avais pas le vélo adéquat, pas d’équipement de camping etc.

Et puis début juillet je suis allée à un concert à 30 bornes de nantes en vélo et je me suis dit "c’est cet été que tu le fais".

Alors j’ai acheté mon petit guide (tous les randonneurs du canal ont le même) j’ai posé mes vacances et puis GO !

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Mes trip(pe)s à vélo
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