Ma plus grande performance :
90 km
dans la journée. Partie
tôt je commence par la voie verte qui permet de contourner le lac de Guerlédan.
Une grande descente puis
5 km
de cote assez douce, puis une nouvelle grande descente et je retrouve le canal.
C’est fou ce qu’on ressent l’amputation qu’a créer le lac. Pendant ma première
heure de vélo pas un centilitre d’eau autour de moi. Je retrouve le canal comme
un vieux pote qu’on pensait ne plus revoir et dont l’absence commence à peser.
Petite pause café à l’abbaye de Bon Repos et c’est parti
pour une petite échelle d’écluses. En haut je me trouve au point culminant du
canal (le bief de Glomel) 184m ! En sortant de Glomel je vois un véloman (cariole
orange, casaque rouge) devant moi, qui va à la même vitesse que moi. Il ne va
pas me pourrir le paysage toute la journée lui ! Je le laisse prendre de l’avance…
J’arrive à mon pic nic point avec 1 h d’avance (sans doute
parce que maintenant je prend les écluses en photo sans m’arrêter). Je décide
donc de pousser jusqu’après la première échelle d’écluses qui descend vers l’Aulne.
Petite découverte en rangeant mes couverts : mon
oreiller gonflable tombe de mon sac. Je le regarde, l’examine et découvre en
lui LA SOLUTION à mes problèmes de fesses. Hop je repars flottant sur mon petit nuage d’air !!!
Je croise un couple en tandem, un tandem assez marrant
puisque la 2ème personne n’est pas derrière la scelle normale mais
devant le guidon en position assise. Ce couple revient d’un tour du
monde à vélo et ils « finissent » par le canal. Pour le coup je me
sens un peu ridicule avec mon canal tout seul J.
Le couple passe devant moi, bientôt rejoins par Véloman. Alors
la non seulement il vont à la même vitesse que moi mais Véloman qui leur tape
la discut' m’empêche de doubler. Je le retient celui là !
A 15h35, j’arrive ce que j’avais décidé être mon campement :
un coin tout pas beau. Je décide donc de pousser jusqu’à Chateauneuf le Faou, 20 km plus loin.
Au camping, quelle n’est pas ma surprise de découvrir que
mon voisin du dessous (le camping est à flan de colline en terrassement) n’est
autre que Véloman, décidément !
Il faudra que je lui demande s’il a de la graisse pour mon
vélo car je fais un bruit de crécelle. Mais bon il n’est plus la, il a du
partir manger, je vais faire de même.
J’ai un peu le cafard, demain c’est le dernier jour et comme
j’ai rattrapé mon retard, je n’ai plus « que » 45 km avant d’arriver à
Chateaulin pour déjeuner. Je vais essayer de trouver un train pour rentrer dans
la foulée à Nantes.
Face au canal je me sens apaisée, je vis l’instant présent
et ce depuis que je suis partie. J’appréhende le retour à la ville.
Je rentre au camping. Véloman est rentré aussi. Il n’a pas
de graisse à vélo mais dispose d’un fond de pastis que nous partageons en
parlant du canal jusqu’à ce que la nuit arrive.
C’est agréable de parler avec quelqu’un qui est en train de
faire le canal, seul, et qui en est à la même étape : la dernière.